Henri Lindegaard (1925-1996): sa vie
- Voir aussi les notices dans le Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours (1), et celle sur Wikipédia.fr. (2)

Né en 1925 dans une famille protestante à Madrid et fils de pasteur, Henri Lindegaard tenait son nom de famille de son grand-père paternel danois. Du côté de sa famille maternelle, son oncle Eduardo Diaz Yepes (1910-1978) fut un sculpteur connu en Amérique latine. Pendant la guerre civile d'Espagne, la famille dût se réfugier d'abord à Barcelone, puis à Clairac (Lot et Garonne). Son expérience de la guerre et de la vie de refugié le marqua profondément.
A l'âge de 18 ans il poursuivit ses études au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), à l'École nouvelle cévenole (devenue depuis le collège Cévenol). Il fut pensionnaire à la maison des Roches, un foyer pour étudiants. D'après le témoignage de Jean-Philippe Le Forestier (3) : « Passionné par la peinture et la poésie, il participait âprement aux discussions régulièrement ouvertes sur ces sujets par ses compagnons de la maison des Roches. » Toujours d'après Le Forestier, la région connaissait alors un grand essor culturel avec l'arrivée de nombreux intellectuels fuyant l'occupation allemande. En 1943 Lindegaard échappa à une rafle de la police allemande à la maison des Roches et en témoigna (4)(5).
Admis à la faculté de théologie de Montpellier en 1945, sa formation théologique fut marquée par les enseignements de Wilhelm Vischer. Il suivit en même temps des cours du soir à l'école des Beaux-Arts. Sa formation artistique s'approfondit avec sa rencontre en 1952 du peintre cubiste Albert Gleizes.
Après un voyage d'études à Chicago, il fut pasteur dans le Gard à partir de 1951, d'abord à Beaucaire, puis à partir de 1961 à Vézénobres, près d'Alès. Avec son épouse Béatrix il éleva trois enfants. Son travail à Vézénobres à temps partiel lui permit de poursuivre en parallèle sa vocation de peintre (voir ci-dessous pour une liste partielle de ses expositions).

Il prit sa retraite en 1990 au Mas Soubeyran, près de
Mialet (Gard), où il animait des stages d'aquarelle depuis les années 60. Il mourut subitement au cours d'un
stage au Lazaret de Sète, entouré par ses stagiaires, laissant une aquarelle presque achevée de
la cathédrale de Maguelone.
Pour d'autres aperçus de la vie d'Henri Lindegaard, on pourra lire les notices (1)(2), ainsi que Le Parcours de Roger Chapal (6) dans un numéro de Foi et Vie qui, sous le titre Art et Foi de Lindegaard, lui a été entièrement consacré (7). Pour lire l'article en entier, il faut s'inscrire, mais c'est gratuit.
- (1) Patrick Cabanel, « Henri Lindegaard », dans Patrick Cabanel et André Encrevé, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, t.3 H-L, Paris, Les Éditions de Paris / Max Chaleil, 2022 , p. 816-817.
- (2) Henri Lindegaard, sur Wikipédia.fr.
- (3) Jean-Philippe Le Forestier, « Exposition Erich Schmid, Henri Lindegaard, et Antonio Plazas aux Roches du 8 Mai (Vernissage) au 8 Juin 2008 » La lettre de la Société d'Histoire de la Montagne #6, 2008, p. 7-9.
- (4) Pierre Bolle (dir.), "Témoignage d'Henri Lindegaard" dans Le plateau Vivarais-Lignon, accueil et résistance : 1939-1944, Société d'Histoire de la Montagne, 1992, p. 554-556.
- (5) Gérard Bollon, « Contribution à l'histoire du Chambon-sur-Lignon : le foyer universitaire des Roches et la rafle de 1943 », Cahiers de la Haute-Loire: revue d'études locales, 1996, p. 391-421.
- (6) Roger Chapal, Le Parcours, Foi et Vie Vol. XCVI / 3, Juillet 1997.
- (7) Art et Foi de Lindegaard, Foi et Vie Vol. XCVI / 3, Juillet 1997.
Références - Pour lire les articles, cliquez sur les liens (soulignés)
Autres articles et interviews:
- André Féline et Philippe Liard, « Je cherche une lumière - interview », Le Christianisme au XXe Siècle, no. 32, Septembre 1985, p. 7.
- Jérôme Cottin, « Lindegaard, ou la puissance des contrastes », Réforme, no. 2478, Octobre 1992
- Patrick Booth, « Couleur de l'amour - interview », En avant : bulletin hebdomadaire de l'Armée du Salut, 1er janvier 1994, p. 1-3.
- Françoise Saslawsky, « Merci, Créateur, d'avoir créé un créateur - Portrait-témoin: Béatrix Lindegaard », Le Cep no. 431, Mai 2001.
Liste partielle des expositions:
- Galerie Jean-Marc (Le Havre 1976, 1980, 1991)
- Galerie APMC (Royan, 1981)
- Montpellier, 1985 (mentionne
- Syndicat d'initiative (Firmi, 1986)
- Galerie L'Arche (Alès, 1987)
- Galerie Municipale Renoir (Nice 1995)
- Temple-Neuf (Strasbourg, 1995)
- Et aussi: Montpellier, 1985; Versailles, 1985; Le Havre, 1986 (mentionnés dans l'interview par André Féline et Philippe Liard, où il est aussi écrit qu'il exposait deux ou trois fois par an, voir la référence ci-dessus); Paris et Genève (mentionnés dans la notice de l'exposition au Temple-Neuf) et en Allemagne.
Liste partielle des expositions posthumes:
- Centre Berthelot (Lyon 2001)
- Maison des Roches (Chambon-sur-Lignon, 2003)
- Maison Mazel (Saint-Jean du Gard, 2013)
- Temple de Mialet (Gard, 2016)
- Temple de Vienne (Isère, 2019)