Henri Lindegaard :

Écrits 

Au bord du Gardon (1986) © Henri Lindegaard 

En matière d'écrits, Henri Lindegaard est surtout connu pour les textes de La Bible des contrastes - voir des exemples sur ce même site :  

Il a également écrit des articles, tels que Pour faire un portrait, des textes de conférences, comme La beauté, et bien sûr des prédications, à l'exemple de J'ai joué de la flûte, mentionnée plus bas.

Le poème à droite, retrouvé dans sa sacoche après sa mort, a été publié tel qu'il l'avait rédigé de sa propre main, dans la deuxième édition de La Bible des contrastes, ainsi que dans un numéro commémoratif de la revue Foi et Vie 

Lors de la lecture suivante du poème, dans le cadre d'une prière, la pasteure Solange Weiss commence par évoquer le « Salut » adressé à Marie par l'ange Gabriel. Elle relie ce « Salut » à l'idée que Dieu est présent pour chacun de nous, avant de conclure avec le poème de Lindegaard.

je dédie ce poème à ceux qui ont souffert

à ceux qui sont nés sans qu'on les ait voulus
à ceux qui ont grandi dans un foyer éteint
à ceux qui ont frappé des portes verrouillées
à ceux qui s'embarquèrent sans un regard d'ami
à ceux qui ont ramé des naufrages sans fin
à ceux qui ont semé sans espoir de moisson
à ceux qui ont aimé sans entendre un écho
à ceux qui ont porté le poids d'un lourd secret
à ceux qui se sont tus au mépris des souffrances
à ceux qui ont souffert par manque de paroles
à ceux qui sans paroles ont su donner leur vie
à ceux qui ont vécu sans laisser une trace

à tous ceux-là et à bien d'autres je dis :

- « salut ! »

           Henri Lindegaard, début septembre 1996

Références des reproductions du poème - de la plus récente à la plus ancienne, avec le contexte indiqué en gras :

  • Livre : Henri Lindegaard, La Bible des contrastes : méditations par la plume et le trait, réédition augmentée, Réveil Publications, 2003 (réimpression 2024)
  • Recueil de prières : Notre lien quotidien, Église Unie du Canada (prière pour le 27 janvier 2021, p.20)
  • Podcast : « Deux minutes pour prier avec Solange Weiss », Église Protestante Unie de Montpellier et Agglomérations, 8 décembre 2020
  • Bulletin paroissial : Vivre ensemble à Batignolles, Église protestante unie des Batignolles, Paris, #166, p. 9, décembre 2016
  • Exposition : « La maison des Roches », Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), 2007
  • Revue mensuelle : Évangile et Libertémensuel francophone du Protestantisme libéral, # 172, octobre 2001
  • Revue mensuelle : « Le dernier poème », Foi et Vie, Volume XCVI, #3, Juillet 1997, p. 67

Une parole qui rend muet

Prédications et textes bibliques

De 1947 à 1990, année de sa retraite, Lindegaard a écrit toutes ses prédications à la main, d'une belle écriture régulière et pleine. Il avait mis au point un système de signes et de ponctuation qui témoignait de son attention particulière à la cadence, au rythme et au débit de ses prédications. Au fil des années, il a naturellement repris le même sujet plusieurs fois, retravaillant à chaque occasion son texte ou abordant le thème sous un angle différent.

Son style a beaucoup évolué : son écriture s'est progressivement réduite à l'essentiel, avec une économie et une simplification des mots, tout en gagnant en vigueur et en caractère dramatique. Par exemple, pour l'ordre des mots dans une phrase, il choisissait souvent de placer d'abord l'action ou l'idée principale.

Tout le travail de recherche accompli par Lindegaard dans son écriture a abouti, comme nous pouvons voir dans les exemples ci-dessous, à la majesté des textes de La Bible des contrastes, qui sont à la fois des méditations, des prédications et des poèmes.

Pour illustrer cette évolution, voici une comparaison entre Promis à Zacharie, à gauche, publié en 1983, et le texte correspondant de La Bible des contrastes, Une parole qui rend muet (dessin ci-dessus), publié dix ans plus tard, à droite, avec une analyse des différences au centre.  


Promis à Zacharie

Le vieux Zacharie a mis ses vêtements sacerdotaux, son tour est arrivé de présenter la prière du peuple.  

Il est entré, pieds nus, dans le Lieu Saint.  Sur l'autel des parfums, il fait brûler l'encens



La fumée monte.

La prière s'élève comme un sacrifice de bonne odeur. 

Comparaison des textes

Le titre est devenu plus dramatique et davantage centré sur le message biblique.

Le deux-points indique une explication de façon plus directe que la virgule. De même, l'ajout de « au Seigneur » apporte une précision explicative.

Le choix de mettre « pieds nus » en premier souligne le caractère particulier de la démarche de Zacharie. L'action principale dans la phrase suivante, « il a fait brûler de l'encens », apparaît en premier. Le terme « sanctuaire » est plus simple et plus succinct que « Lieu Saint ».

Ainsi, le parallèle entre la fumée qui monte et la prière qui s'élève est établi de manière plus directe et plus élégante dans sa simplicité.

Et ainsi de suite ...


Une parole qui rend muet

Le vieux Zacharie a mis ses vêtements sacerdotaux : son tour est arrivé de présenter au Seigneur la prière du peuple.  

 Pieds nus, il est entré dans le sanctuaireIl a fait brûler de l'encens sur l'autel des parfums. 


Avec la fumée, sa prière s'élève comme un sacrifice de bonne odeur. 


Le texte Promis à Zacharie fait partie d'une série de huit dessins et textes, intitulée Jean le Précurseur, publiée en 1983. Les dessins sont les mêmes que ceux de La Bible des contrastes, par contre on peut constater une évolution dans les textes, ainsi que dans leurs titres :

On peut également comparer, à trente ans d'intervalle, le texte Au bord de la vie avec la forme définitive, plus condensée et vigoureuse, qu'il a prise dans La Bible des contrastes, sous le titre Feu de braise :

Pour illustrer comment les prédications de Lindegaard ont souvent servi de point de départ des textes de La Bible des contrastes, on peut voir cette juxtaposition entre la prédication J'ai joué de la flûte, donnée à Vézénobres en 1974 (et publiée par la suite dans Foi et Vie), et, vingt ans plus tard, Ceux qui boudent et ceux qui jouent de La Bible des contrastes :

***

Les prédications d'Henri Lindegaard - Pour la petite histoire

Les prédications sont devenues  progressivement plus courtes au fil des années, probablement parce que le temps alloué à la prédication dans l'ordre du culte a diminué. En effet, d'après son ami et collègue Jean-Christophe Muller, dans le passé, les prédications devaient durer trente minutes. Si un prédicateur en faisait moins, on considérait souvent que c'était bâclé, qu'il n'avait pas pris la peine de se préparer. Depuis les années 1970, la durée des prédications a été réduite à 15 minutes, et si elles durent plus longtemps, les gens commencent à partir.

Muller a également décrit les prêches de Lindegaard entre 1977 et 1979 à Alès, dans la Salle de la Maison du Protestantisme, où il construisait, au fur et à mesure du prêche, un dessin illustrant le texte. Le dessin évoluait et devenait de plus en plus élaboré en fonction de ce qui était dit (voir aussi Jérôme Cottin, Henri Lindegaard, pasteur et peintre (1925-1996)). 

Dans le dossier des prédications de 1947, lorsque Lindegaard était encore étudiant, on retrouve une prédication ayant reçu la note de 18/20, accompagnée d'un commentaire du professeur débutant par « Excellent ! ».

Lindegaard tenait un cahier dans lequel il notait chaque année le titre de ses prédications, la date, les cantiques qui les accompagnaient, le nom des localités où il les avait prêchées et le nombre des paroissiens présents.

 Tous droits réservés - images et textes © Henri Lindegaard 2025

 Contact : Amis.Henri.Lindegaard@gmail.com  

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