Henri Lindegaard :

La Bible des contrastes

Pour consulter l'ouvrage sur Internet, cliquez sur le bouton ci-dessous. Après enregistrement gratuit on peut "l'emprunter" pour lecture une heure à la fois. Malheureusement, les reproductions des dessins sont très imparfaites, car elles sont sur fond gris, et pour bien apprécier les dessins d'après Lindegaard, "il faut que les noirs soient bien noirs et les blancs bien blancs".

Vue d'ensemble

Je suis impressionné par la rigueur et la puissance interne contenue dans les dessins de La Bible des Contrastes d'Henri Lindegaard, leur habileté plastique, intelligence et capacité d'évocation. Je considère que cette œuvre picturale est un apport original dont je ne connais pas d'équivalent dans l'histoire de l'art. 

                Olivier Tric, architecte et écrivain à Nantes (1)

Publiée en 1993 après une souscription lancée par le théologien Jérôme Cottin (2), La Bible des contrastes (3) rassemble les dessins bibliques à l'encre noire d'Henri Lindegaard, accompagnés de ses méditations poétiques qui reprennent et éclairent les dessins.  Cet ouvrage représente un point culminant de son travail de pasteur, de poète et d'artiste, car les dessins et textes circulent déjà depuis longtemps.  À titre d'exemple, un texte intitulé Au bord de la vie publié dans Semailles en avril 1963, est éventuellement devenu le texte plus condensé et vigoureux Pour un feu de braise dans La Bible des Contrastes (voir Dessins et textes sur ce même site).  Pour citer un autre exemple, une prédication donnée en 1974 sous le titre "J'ai joué de la flûte" a été transformée en Ceux qui boudent et ceux qui jouent dans La Bible des Contrastes (voir Écrits sur ce même site pour la comparaison des deux textes).   

La Bible des Contrastes paraît aussi un an plus tard en édition allemande (4), commentée ainsi par Jérôme Cottin (5) :

Il est tellement rare qu'un livre de théologie ou de spiritualité écrit en français soit traduit en allemand qu'il faut saluer cet événement comme un succès [...]. [Je] ne pensais pas que l'ouvrage, publié en 1993 serait, deux ans après, quasiment épuisé dans l'édition française, et déjà traduit en allemand. [... J'ai] déjà pu constater qu'il était utilisé dans les paroisses allemandes, par le biais des Gemeindebriefe (bulletins paroissiaux), qui reproduisent un certain nombre de dessins que nous connaissons par ailleurs bien.  

À travers ses textes et dessins Lindegaard cherche à éclairer la compréhension des textes bibliques. Par exemple, dans Pour la mort ou pour la joie, le dessin montre les mages devant Hérode et au-dessus, l'étoile les guidant vers la naissance du Christ, une étoile à cinq pointes surmontées de perles, comme la couronne d'Hérode. La fin du texte fait observer :

« Il y a un lien entre l'étoile et la couronne d'Hérode. Mais la couronne va tomber, alors que l'étoile est ferme dans le ciel. On peut désigner l'étoile, on peut recevoir sa lumière, mais on ne peut mettre la main dessus : elle est pour tous les hommes et pour tous les temps. »

Ces textes et dessins sont de véritables « prédications visuelles » (6). Les dessins sont en effet nés des prédications de Lindegaard : 

Dans sa paroisse, devant différentes assemblées, après avoir lu le texte biblique, Lindegaard se mettait devant un panneau blanc, et là les figures, les personnages apparaissaient sous sa main. [... Il] montrait à quel point le dessin n'était pas une banale illustration du texte biblique, mais une interprétation, théologiquement orientée. [... Lindegaard] visait un langage total, qui parle aux sens sans pour autant négliger l'intellect, qui puisse s'adresser aux gens simples comme aux personnes cultivées. [...Il] avait repris un des souhaits de Luther qui voulait, lui aussi, diffuser la Bible au plus grand nombre, par la parole et par l'image.

                                                                                                                            Jérôme Cottin (6)

Toujours d'après Cottin, les dessins se caractérisent par « des formes stylisées faites d'aplats noirs et blancs qui se répondent, s'interpénètrent, s'appellent. Certains sont plus narratifs, d'autres plus symboliques en ce qu'ils mettent en valeur non le récit dans son ensemble, mais un geste, un objet, une situation. » On peut trouver dans la citation suivante de Lindegaard (7) une explication de ce style épuré de tout détail accessoire« Au cours de mon ministère je n'ai pas voulu dissocier l'audible du visuel. Mais je me suis méfié des images qui représentent, enferment, immobilisent. Je me suis borné à tracer des signes qui se voudraient parlants pour indiquer, comme le doigt de Jean-Baptiste l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.  »

RéférencesCliquez sur les titres soulignés pour accéder aux articles.  

(1) « Henri Lindegaard (1925-1996) », sur Musée Protestant, 2024

(2) Jérôme Cottin, « Lindegaard, ou la puissance des contrastes », Réforme,‎ n. 2478, octobre 1992

(3)  Henri Lindegaard, La Bible des contrastes : méditations par la plume et le trait, Labor et Fides, 1993, et réédition augmentée, Réveil Publications, 2003

(4) Henri Lindegaard, traductrice Hanne Holch (préf. Andreas Mertin), Biblische Kontraste : Meditationen in Bild und Wort, Éditions La Colombe, 1994

(5) Jérôme Cottin, « Biblische Kontraste, Meditationen in Bild und Wort, Auteur : Henri LINDEGAARD », Protestantisme & Images, 2004

(6) Jérôme Cottin, « Henri Lindegaard, pasteur et peintre (1925-1996) », Protestantisme & Images,‎ 2004

(7) Daniel Clavairoly, « Prédication et liturgie », Foi et Vie,‎ Vol. 96, n. 3, juillet 1997, p. 23

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