La Bible des Contrastes: Méditations par la plume et le trait


Publiée en 1993 après une souscription lancée par le théologien Jérôme Cottin (1)La Bible des Contrastes (2) rassemble les dessins bibliques à l'encre noire d'Henri Lindegaard, accompagnés de ses méditations poétiques qui reprennent et éclairent les dessins.  Cet ouvrage représente un point culminant de son travail de pasteur, de poète, et d'artiste.  À travers ses textes et dessins il cherche à éclairer la compréhension des textes bibliques.  

Par exemple, dans « Pour la mort ou pour la joie » illustrant Matthieu 2 (à droite), le dessin montre les mages devant Hérode et au-dessus, l'étoile les guidant vers la naissance du Christ, une étoile à cinq pointes surmontées de perles, comme la couronne d'Hérode. La fin du texte fait observer: 

« Il y a un lien entre l'étoile et la couronne d'Hérode. Mais la couronne va tomber, alors que l'étoile est ferme dans le ciel. On peut désigner l'étoile, on peut recevoir sa lumière, mais on ne peut mettre la main dessus : elle est pour tous les hommes et pour tous les temps. »

Ces textes et dessins sont de véritables « prédications visuelles », d'après Cottin (3).  Les dessins sont en effet nés des prédications de Lindegaard :

« Dans sa paroisse, devant différentes assemblées, après avoir lu le texte biblique, Lindegaard se mettait devant un panneau blanc, et là les figures, les personnages apparaissaient sous sa main.  [... Il] montrait à quel point le dessin n'était pas une banale illustration du texte biblique, mais une interprétation, théologiquement orientée. [... Lindegaard] visait un langage total, qui parle au sens sans pour autant négliger l'intellect, qui puisse s'adresser aux gens simples comme aux personnes cultivées. [...Il] avait repris un des souhaits de Luther qui voulait, lui aussi, diffuser la Bible au plus grand nombre, par la parole et par l'image. »

Toujours d'après Cottin, les dessins se caractérisent par « des formes stylisées faites d'aplats noirs et blancs qui se répondent, s'interpénètrent, s'appellent. Certains sont plus narratifs, d'autres plus symboliques en ce qu'ils mettent en valeur non le récit dans son ensemble, mais un geste, un objet, une situation. » On peut trouver dans la citation suivante de Lindegaard (4) une explication de ce style épuré de tout détail accessoire :

« Au cours de mon ministère je n'ai pas voulu dissocier l'audible du visuel. Mais je me suis méfié des images qui représentent, enferment, immobilisent. Je me suis borné à tracer des signes qui se voudraient parlants pour indiquer, comme le doigt de Jean-Baptiste l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. » 

Références 

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(1) Jérôme Cottin, « Lindegaard, ou la puissance des contrastes », Réforme,‎ no. 2478, Octobre 1992

(2)  Henri Lindegaard, La Bible des contrastes: Méditations par la plume et le trait, Labor et Fides, 1993, et réédition augmentée, Réveil Publications, 2003

(3) Jérôme Cottin, « Henri Lindegaard, pasteur et peintre (1925-1996) », Protestantisme & Images,‎ 2004

(4) Daniel Clavairoly, « Predication et liturgie », Foi & Vie,‎ juillet 1997, p. 23

Autres articles

« La Bible des contrastes: Méditations par la plume et le trait », Protestantisme & Images,‎ 2004

Jérôme CottinLa Parole et l'image, Foi et Vie Vol. XCVI / 3, Juillet 1997

Jérôme Cottin, « La Bible, le protestantisme et les images », Regards protestants,‎ 6 juillet 2015

Henri Lindegaard, article sur Wikipedia.fr, 2022

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